Quand SwitchBot a annoncé la compatibilité Matter avec son nouveau hub, j’avoue que j’ai levé un sourcil intrigué. Pour ceux qui ne sont pas encore tombés dans le bain, Matter, c’est ce protocole domotique tant attendu qui promet une interopérabilité fluide entre tous les appareils, quelle que soit leur marque. Un rêve pour nous, amateurs de maison connectée. Alors, ce hub SwitchBot compatible Matter tient-il ses promesses ? Est-il réellement le trait d’union entre vos anciens accessoires et la domotique de demain ? Spoiler : il a quelques arguments solides.
Présentation du SwitchBot Hub 2 compatible Matter
Avant de plonger dans la technique, posons le décor. Le SwitchBot Hub 2 est bien plus qu’un simple pont entre vos appareils et votre réseau Wi-Fi. Compact, bien fini et équipé d’un écran LED, ce modèle combine à la fois fonction de hub, capteur de température et d’humidité, et même télécommande à infrarouge. L’objectif : centraliser l’ensemble de votre écosystème SwitchBot tout en ouvrant la porte à l’univers Matter.
Pour ce test, j’ai relié le hub à une configuration déjà bien chargée : détecteurs d’ouverture, rideaux motorisés SwitchBot, capteurs de mouvements, et quelques périphériques infrarouges classiques comme une climatisation Mitsubishi et une télé LG. En avant pour l’expérience !
Installation : rapide, efficace, sans prise de tête
L’ajout du hub via l’application mobile SwitchBot (disponible sur Android et iOS) prend littéralement cinq minutes. Une fois le QR code scanné, le Hub 2 est détecté instantanément, puis ajouté au réseau Wi-Fi domestique (2.4 GHz uniquement, comme souvent dans la domotique).
Mais là où SwitchBot m’a agréablement surpris, c’est dans l’intégration Matter. Après avoir activé l’option dans les paramètres du hub, j’ai obtenu un QR code de jumelage Matter. Il a suffi de le scanner avec l’app Maison d’Apple pour un ajout direct. Pour les utilisateurs Android, la configuration avec Google Home suit le même schéma, et elle est tout aussi fluide.
Petite anecdote : sur mon réseau, j’avais déjà plusieurs appareils connectés dans Google Home et Apple HomeKit, issus de marques différentes (Aqara, Philips Hue, Eve…). Aucun souci, le hub SwitchBot a trouvé sa place sans faire le moindre drame. Un bon point !
Fonction Matter : Ce que cela apporte vraiment
On entend beaucoup parler de Matter, mais concrètement, qu’est-ce que cela change ? Dans mon cas, ça signifie que les accessoires SwitchBot (rideaux, capteurs, etc.) peuvent désormais être accessibles directement depuis l’app HomeKit… même s’ils ne sont pas nativement compatibles ! C’est le hub qui joue l’intermédiaire.
Voici ce que j’ai pu effectuer via Apple Home, grâce à cette compatibilité :
- Ouvrir et fermer les rideaux SwitchBot à la voix avec Siri
- Recevoir des notifications quand une porte équipée d’un capteur SwitchBot est ouverte
- Inclure les détecteurs SwitchBot dans des automatisations avec d’autres marques, par exemple allumer une lampe Hue quand quelqu’un passe
On voit immédiatement l’intérêt pour ceux qui veulent unifier leur domotique. Et ça marche bien. Les délais de réaction sont courts, les commandes vocales sont prises en compte sans latence visible. C’est propre.
Compatibilité avec d’autres équipements non SwitchBot
Outre les produits SwitchBot, j’ai mené quelques tests pour voir si le hub pouvait améliorer l’intégration d’autres appareils infrarouges. Sans surprise, cela ne relève pas de Matter, mais j’ai tout de même intégré une vieille télé LG, une clim Mitsubishi, et une barre de son Yamaha avec la fonction infrarouge universelle du hub.
Une fois ajoutés à l’application SwitchBot, ces appareils peuvent être pilotés par Alexa, Google Home et Siri (via des raccourcis). Pas d’effet direct via Matter ici, mais le hub reste un bon pont universel pour ces vieux appareils qu’on refuse de jeter. Parfait si vous êtes, comme moi, du genre à redonner une seconde jeunesse à vos équipements.
Et si vous vous demandez : « Est-ce que je peux allumer ma clim depuis HomeKit grâce au hub SwitchBot ? » — la réponse est un peu nuancée. Si l’appareil infrarouge est bien configuré dans SwitchBot, vous pouvez créer un raccourci dans l’app Maison pour y accéder via Siri. Ce n’est pas du Matter natif, mais c’est une astuce qui dépanne bien.
Automatisations et scénarios : un vrai terrain de jeu
SwitchBot propose ses propres automatisations dans l’application, avec des options assez avancées (SI ceci ALORS cela), basées sur des capteurs, horaires, ou conditions météo.
Mais l’intérêt de Matter, c’est justement de déporter ces scénarios vers d’autres plateformes :
- Chez moi, j’ai programmé l’ouverture automatique des rideaux le matin à l’aide de HomeKit, déclenchée par une scène de réveil incluant aussi la cafetière (prise connectée Meross) et une playlist sur mon HomePod.
- Autre exemple : dans Google Home, j’ai greffé le capteur de mouvement SwitchBot dans un scénario qui allume les LED Nanoleaf le soir, pour une ambiance « cinéma ».
En gros, le hub devient le cheval de Troie de SwitchBot vers vos écosystèmes domotiques préférés. Et ça fait le job.
Limites et compromis : tout n’est pas (encore) parfait
Malgré ses bons points, le hub SwitchBot présente quelques limites à garder en tête :
- Seuls certains appareils SwitchBot sont compatibles Matter via ce hub pour le moment (rideaux, capteurs). Les boutons, serrures ou humidificateurs ne sont pas encore supportés nativement.
- Le protocole infrarouge reste isolé à l’appli SwitchBot, il ne transite pas par Matter. Dommage, car l’idée d’unifier tout ça dans une seule appli serait top.
- Enfin, l’app SwitchBot pourrait bénéficier d’un léger lifting côté ergonomie. Elle reste fonctionnelle, mais on sent que l’expérience utilisateur passe au second plan comparée à l’écosystème Apple ou Google.
Maintenant, est-ce que ces défauts sont rédhibitoires ? Pour moi, non. L’approche est cohérente : SwitchBot construit petit à petit un pont vers Matter, ce protocole encore en phase de déploiement. Et ce hub en est un bon témoignage.
Un mot sur le matériel et la connectivité
Côté design, le SwitchBot Hub 2 adopte un look sobre et agréable, avec un petit affichage pour la température et l’humidité, ce qui est toujours pratique — surtout dans une salle de bain ou un local technique. Il est alimenté par USB-C (merci SwitchBot !), et la portée réseau s’est révélée suffisante même dans ma maison aux murs un peu épais.
Le capteur de température/humidité s’est révélé fiable dans mes tests, avec une précision cohérente par rapport à mon capteur Netatmo. Son intégration dans HomeKit se fait sans souci grâce à Matter, et les valeurs sont visibles directement dans l’application Maison.
Verdict du bricoleur
Si vous êtes déjà client SwitchBot et que vous lorgnez sur une intégration plus poussée dans HomeKit, Google Home ou Alexa, le Hub 2 est une très belle évolution. Il transforme vos périphériques actuels en appareils intelligents et interopérables grâce à Matter. Pour les plus technophiles, c’est aussi un pied dans le futur de la domotique — un monde où le protocole commun règne enfin.
En tant que bricoleur qui aime tout centraliser — sans pour autant tout jeter à chaque nouvelle norme —, ce hub coche beaucoup de cases.
Ce n’est pas l’outil de domotique ultime, mais c’est une belle passerelle entre aujourd’hui et demain. Et ça, c’est déjà pas mal.