Automatiser l’ouverture de son portail avec un moteur Somfy et Home Assistant

Automatiser l’ouverture de son portail avec un moteur Somfy et Home Assistant

Faire un créneau avec appel de phare à la main, passer la télécommande de portail d’une main tandis que l’autre gère la portière, ou jongler entre enfants, sacs de courses et boîtier Somfy… Avouons-le : ouvrir manuellement son portail, c’est loin d’être le summum du confort. Heureusement, quand on est un peu bricoleur et qu’on aime la domotique, il existe une solution simple (et très jouissive) : automatiser l’ouverture de son portail Somfy avec Home Assistant.

Cet article vous accompagne pas à pas dans cette intégration. On y parle protocole RTS, automatisation intelligente, et confort au quotidien. Le tout, bien entendu, en respectant le style “domotique facile” : précis, testé, approuvé.

Pourquoi intégrer Somfy à Home Assistant ?

Commençons par la logique. Somfy propose des motorisations de portail robustes, fiables, et très utilisées, notamment en France. Leur protocole maison RTS (Radio Technology Somfy) a l’avantage d’être largement répandu… Mais son plus gros défaut : il est fermé.

Heureusement, Home Assistant permet depuis quelque temps de piloter du matériel Somfy RTS grâce à des intégrations et des passerelles comme le RFLink ou le RFXCom. Et c’est là que la magie opère : en connectant votre moteur à Home Assistant, vous pouvez dire adieu à la télécommande.

Imaginez : votre portail s’ouvre automatiquement quand vous arrivez chez vous, votre smartphone dans la poche. Et se referme tout seul après votre passage. Un grand sourire de geek sur le visage, vous vous dites que ça… c’est du confort domotique.

Le matériel nécessaire

Avant de plonger dans les paramétrages, vérifions ensemble le matériel requis :

  • Un moteur de portail Somfy compatible RTS (ex : Slidymoove, Evolvia, Axovia…)
  • Un dongle RFXCom RFXtrx ou un module RFLink, pour intercepter/émettre des signaux RTS
  • Un serveur Home Assistant (sur Raspberry Pi, NUC ou VM, peu importe)
  • Une connexion Wi-Fi stable autour de votre portail (important si vous utilisez ESPHome ou autre)
  • Optionnel mais utile : une sonde de présence type GPS, réseau Wi-Fi ou Bluetooth pour la détection automatique

Personnellement, j’utilise un RFXCom USB branché directement à mon Raspberry Pi, et mon portail Axovia a été très facile à intégrer avec cette solution. Depuis, ma télécommande prend la poussière dans le tiroir… et c’est très bien comme ça.

Installation du matériel domotique

Commençons par connecter notre passerelle RF à Home Assistant. Pour un RFXCom :

  • Branchez le module RFXCom sur votre serveur Home Assistant
  • Allez dans Paramètres → Appareils & Services, cliquez sur Ajouter une intégration et cherchez « RFXtrx »
  • Laissez Home Assistant détecter automatiquement le port série du module (généralement /dev/ttyUSB0)
  • Une fois ajouté, activez uniquement le protocole RTS dans les options

Ensuite, il faut que Home Assistant « apprenne » le signal RTS de votre télécommande Somfy. C’est l’étape la plus technique mais aussi la plus gratifiante.

Voici comment procéder :

  • Dans les réglages de RFXtrx, activez le mode d’apprentissage
  • Appuyez sur le bouton de programmation de votre moteur Somfy (le fameux bouton qui rend tout possible 🍀)
  • Cliquez sur « Envoyer une commande » depuis Home Assistant, un signal RTS de type « ON » devrait suffire
  • Si tout a fonctionné, le moteur clignote et ajoute Home Assistant comme nouvelle télécommande

Vous pouvez maintenant ajouter un bouton dans votre interface Lovelace pour ouvrir/fermer le portail. Simple. Fonctionnel. Puissant.

Création d’automatisations intelligentes

Bon, on a le contrôle manuel via Home Assistant. Mais avouons-le, l’intérêt principal, c’est l’automatisme. Voici quelques idées d’automatisations que j’utilise au quotidien :

Ouverture automatique quand j’arrive chez moi

Scenario classique : je rentre à la maison, mon téléphone se connecte au Wi-Fi, Home Assistant détecte ma présence et… miracle, le portail s’ouvre tout seul.

Automatisation type :

  • Déclencheur : appareil « Leni-iPhone » connecté au Wi-Fi
  • Condition : il est entre 16h et 23h (inutile d’ouvrir le portail à 3h du matin si je rentre en Uber)
  • Action : envoyer la commande RTS « ON » à l’équipement portail

Vous pouvez aussi utiliser des solutions comme Locative, Home Assistant Companion ou une détection Bluetooth BLE pour des résultats plus millimétrés.

Fermeture automatique 30 secondes après ouverture

Pour des raisons de sécurité (et pour éviter qu’un chaton ambitieux s’infiltre), j’ai mis en place une fermeture automatique du portail après 30 secondes, sauf si un détecteur de présence voiture est encore actif.

Une petite logique conditionnelle dans Home Assistant, et le tour est joué :

  • Déclencheur : portail ouvert
  • Délai : 30 secondes
  • Condition : pas de mouvement détecté par le capteur PIR au sol
  • Action : envoi de la commande RTS « OFF »

C’est bête, mais ça sécurise la maison sans aucune intervention manuelle.

Personnaliser l’interface utilisateur

Sur l’interface de Home Assistant (Lovelace), j’ai ajouté une carte simple, mais stylée :

  • Un bouton pour l’ouverture manuelle
  • Affichage de l’état du portail (basé sur un capteur magnétique Zigbee placé dessus)
  • Petite icône sympa qui change selon l’état : fermé, ouvert, en mouvement

Il est même possible d’intégrer des notifications vocales via Alexa ou Google Home, ou des alertes push si le portail reste trop longtemps ouvert. (Oui, j’ai mis ça après une nuit d’hiver où il est resté ouvert à cause de moi. No comment 🙃)

Quelques limitations (et comment les contourner)

Autant être honnête : la compatibilité RTS via RFXCom n’est pas parfaite. Voici ce que j’ai remarqué :

  • Pas de retour d’état natif : il faut ruser avec des capteurs externes pour savoir si le portail est vraiment ouvert
  • Le signal RTS peut parfois être capricieux selon la distance ou la portée radio (attention aux murs épais)
  • Le protocole est unidirectionnel, donc aucun feedback n’est renvoyé par le moteur

Malgré cela, pour une maison “classique”, c’est largement suffisant. Ajoutez un petit capteur Zigbee ou une sonde magnétique pour simuler l’état réel du portail, et vous aurez un fonctionnement digne d’un système professionnel.

Et la sécurité dans tout ça ?

Certains diront : « Automatiser un portail qu’on ouvre à distance, c’est une faille de sécurité ! ». Et ils auront raison… si c’est mal fait.

Voici mes recommandations pour éviter les soucis :

  • Mettez un mot de passe fort sur Home Assistant (et activez l’authentification externe si accessible hors réseau)
  • Limitez les automatisations à certains créneaux horaires, ou certaines présences utilisateurs
  • Désactivez l’ouverture via Home Assistant pendant vos vacances, ou intégrez une logique “maison vide”
  • Ajoutez une caméra près de votre portail, histoire de garder un œil dessus

Comme toujours en domotique : un système bien conçu est un système réfléchi. Gardez cela à l’esprit lorsque vous automatisez.

Un confort difficile à abandonner

Depuis que mon portail s’ouvre tout seul à mon arrivée, je ressens ce petit frisson chaque fois que je rentre chez moi. Une sorte de « welcome home » technologique. Plus besoin de fouiller dans mes poches, ni d’espérer que la télécommande ait encore des piles.

Mieux encore : les voisins commencent à me poser des questions, intrigués. Et là, difficile de ne pas lancer un long monologue passionné sur Home Assistant, RFXCom, MQTT, et tout le reste…

Alors oui, ça demande un peu de configuration, quelques tests, et une certaine rigueur dans les scénarios. Mais le résultat est à la hauteur : un portail intelligent, discret et réactif, qui s’intègre parfaitement dans un écosystème domotique cohérent.

Et si vous en êtes encore à ouvrir votre portail à la main… il est peut-être temps de lui offrir une seconde vie 🙂